L’évolution du marché des campings : une nouvelle ère

Pourquoi les campings résistent quand tout le tourisme recule

Graphique des nuitées camping 2024

Une saison 2024 en repli… sauf pour l’hôtellerie de plein air

La saison estivale 2024 a été marquée par un recul global de la fréquentation touristique en France. Selon les chiffres publiés à la fin de l’été, le pays a connu une baisse de 2 % des nuitées toutes catégories confondues. Pourtant, l’hôtellerie de plein air a déjoué les pronostics en enregistrant une légère hausse de 0,9 %, atteignant près de 120 millions de nuitées entre mai et août. À titre de comparaison, l’hôtellerie traditionnelle a accusé un repli de 2,5 % sur la même période.

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Dans un contexte marqué par une météo capricieuse, un climat social instable et une pression croissante sur le pouvoir d’achat, cette performance souligne la résilience du secteur camping. Loin d’être un simple effet conjoncturel, elle résulte d’un travail de fond mené par les professionnels pour adapter leur offre aux nouvelles attentes des vacanciers.

Un secteur tiré par la clientèle étrangère et les séjours de qualité

L’un des moteurs de cette dynamique réside dans l’attrait renouvelé des clientèles étrangères pour les campings français. La saison 2024 a vu progresser de 4,6 % les nuitées réalisées par des non-résidents. Les Néerlandais, historiquement attachés au camping, confirment leur fidélité avec plus de 12 millions de nuitées, soit une augmentation de 7 % par rapport à 2023. D’autres nationalités, comme les Allemands ou les Belges, suivent cette tendance.

Dans le même temps, la nature des séjours évolue. Les campeurs optent de plus en plus pour des séjours courts mais mieux ciblés, souvent dans des établissements bien équipés. Ce glissement vers des séjours qualitatifs bénéficie aux campings 4 et 5 étoiles, qui ont vu leur fréquentation progresser de 1,4 %. Les hébergements locatifs comme les mobil-homes sont privilégiés, tandis que les emplacements nus déclinent légèrement.

Chez ZEcamping, cette évolution se vérifie dans les réservations. Les vacanciers privilégient des destinations confortables, bien situées, proposant des prestations modernes sans pour autant renier l’esprit convivial du camping.

Montée en gamme, formats hybrides et ouverture internationale

Le camping en France ne cesse de se transformer. L’évolution est visible sur trois axes majeurs : une montée en gamme, une diversification des formats d’hébergement, et une internationalisation accrue de la clientèle.

La montée en gamme passe par des investissements massifs dans les infrastructures. De nombreux établissements proposent désormais des piscines chauffées, des spas, des restaurants bistronomiques et une offre complète d’activités. Ce repositionnement vers une offre premium permet de capter une clientèle plus exigeante, qui recherche à la fois confort, nature et services.

En parallèle, les formats se diversifient. Tiny houses, yourtes, cabanes dans les arbres ou logements design inspirés de l’architecture scandinave séduisent une clientèle à la recherche de nouveauté. Ces hébergements insolites ne sont plus une niche : ils participent pleinement au renouvellement de l’image du camping.

Enfin, les efforts déployés pour attirer les clientèles internationales portent leurs fruits. Les campagnes de communication ciblées, la traduction des sites, l’adaptation des services et le bouche-à-oreille digital permettent aux campings français de s’imposer comme une alternative attractive face aux hébergements traditionnels en Europe du Sud.

Des initiatives inspirantes vers un tourisme plus responsable

L’hybridation des modèles se manifeste aussi par des projets innovants, à la croisée du confort et de l’engagement écologique. Certains campings s’inspirent des codes du resort tout en misant sur la nature, la simplicité et le développement durable. C’est le cas d’acteurs comme TAIGA ou Huttopia, qui proposent des séjours en immersion dans des sites naturels protégés, avec une attention particulière portée à la consommation locale, aux circuits courts et à la gestion des ressources.

Ces approches répondent à une attente croissante du public pour des vacances plus durables, plus authentiques et plus respectueuses de l’environnement. Le camping devient alors un vecteur de transition vers une autre manière de voyager, où l’expérience prend le pas sur la simple consommation de services.

Un début d’année 2025 prometteur, mais exigeant

Les premières données pour l’année 2025 sont encourageantes. À la fin janvier, les réservations en camping affichaient une progression de 11,9 % par rapport à l’année précédente, et le chiffre d’affaires enregistrait une hausse de 8,3 %. Le mois de juin se distingue particulièrement, avec un bond de 27 % des réservations, tandis que juillet et août progressent également de manière significative.

Cependant, cette dynamique cache un léger ralentissement observé dès janvier, après un excellent trimestre automnal. Ce fléchissement invite à la prudence : rien n’est acquis, et les professionnels doivent rester agiles pour maintenir leur avance.

Trois axes pour se démarquer dans un marché concurrentiel

Dans ce contexte, la différenciation devient essentielle. La première clé réside dans la diversification de l’offre : proposer à la fois des emplacements traditionnels, des hébergements insolites et des solutions premium permet de s’adresser à des profils variés tout en limitant les risques.

Le deuxième levier est celui de la visibilité. L’optimisation de la présence en ligne, le référencement sur les plateformes, les avis clients et la gestion active des réseaux sociaux jouent un rôle déterminant dans le remplissage, notamment en ailes de saison.

Enfin, l’engagement en matière de développement durable représente un avantage concurrentiel de plus en plus décisif. Une politique environnementale sérieuse, lisible et valorisée dans la communication peut faire la différence au moment du choix.

Modernisation, authenticité et vision d’avenir

Le secteur du camping en France est aujourd’hui à un tournant. Avec un chiffre d’affaires qui a triplé depuis les années 2000 pour atteindre 3,8 milliards d’euros, il est devenu un pilier du tourisme national. Mais cette croissance rapide pose la question de l’équilibre entre modernisation et authenticité.

La disparition progressive des emplacements nus, remplacés par des mobil-homes ou des bungalows, peut entraîner une standardisation de l’offre. Il est donc crucial de préserver ce qui fait l’ADN du camping : la liberté, la nature, le lien social. Réussir cette transition, c’est réussir à proposer à la fois le confort attendu par les vacanciers d’aujourd’hui et l’esprit communautaire qui a toujours fait le succès des campings français.

FAQ – Pourquoi le camping résiste quand le tourisme recule ?

Parce que le camping répond à des attentes clés dans un contexte d’incertitude : nature, flexibilité, confort accessible. En 2024, alors que les nuitées touristiques reculent de 2 %, l’hôtellerie de plein air progresse de 0,9 %, portée par une offre adaptée à la conjoncture et une montée en gamme réussie.

Un rôle moteur. Les Néerlandais, Allemands et Belges renforcent leur présence, avec +4,6 % de nuitées non résidentes en 2024. Le camping séduit à l’international par son excellent rapport qualité/prix, son lien à la nature et l'amélioration continue des infrastructures.

Oui. Les vacanciers privilégient des escapades courtes mais qualitatives, souvent en mobil-home ou dans des campings 4/5 étoiles. Cela implique une adaptation des offres : accueil flexible, services immédiats, expérience immersive dès l’arrivée.

Elle permet de toucher plusieurs segments : familles, couples, seniors, internationaux. Tiny houses, logements insolites, bungalows design… Ces formats hybrides créent un effet “waouh” tout en répondant à des besoins concrets, notamment en basse saison.

Trois leviers majeurs : diversifier l’offre pour couvrir tous les profils ; optimiser sa présence digitale via des annonces claires, des visuels engageants et des avis clients ; miser sur la durabilité, désormais un critère de choix fort pour les vacanciers.

Non, à condition de maintenir un bon équilibre. L’essor des locatifs ne doit pas effacer l’ADN du camping. Préserver une offre de pleine nature, économique et authentique permet de fidéliser une clientèle historique tout en enrichissant l’expérience globale.

Le mois de juin affiche +27 % de réservations, indiquant une opportunité de développer les ailes de saison. À l’inverse, un léger ralentissement dès janvier appelle à l’agilité. Le pilotage dynamique des offres, des prix et des canaux de diffusion sera déterminant.